Menu

Suggestions de recherche

{{{name}}}

Catégorie suggestion

{{{name}}}

Marque suggestion

{{{name}}}

Conseiller

Suggestions sur les produits

Obtenez une chaîne de tronçonneuse gratuite !**
Seulement jusqu'à dimanche 24.11.2024

LES FEMMES BÛCHERONNES

Interview avec Katharina Klotz - Sylvicultrice de Waldshut-Tiengen


Interview Kerstin Seitz
Katharina Klotz, 22 ans, de Waldshut-Tiengen, était la première femme de son canton à entamer une formation de sylvicultrice. Entre-temps, elle est entrée de plainpied dans la vie active : depuis octobre 2016, elle exerce le métier de sylvicultrice dans le territoire de chasse Jestetten, dans le canton de Waldshut. Dans une interview personnelle, elle a fait part à KOX de son quotidien passionnant et des défis qu'elle relève en tant que femme dans un domaine jusqu'à présent réservé aux hommes.

Sylvicultrice de tout coeur : L'amour pour la forêt et la tronçonneuse, Katharina Klotz l'a dans la peau !
Interview Kerstin Seitz

KOX : Comment êtes-vous venue à ce métier ?

Katharina Klotz : la première fois que j'ai été en contact avec ce métier, c'était lors d'une journée d'initiation aux activités de la sylviculture à laquelle j'avais participé. Durant cette journée nous avons même eu le droit de faire quelques essais. Cette journée d'initiation m'a beaucoup plu et fut pour moi la confirmation que ce métier était le bon pour moi.

Comment s'est passée la formation pour vous ?

J'ai été formée au centre de formation sylvicole Mattenhof et la formation a duré trois ans. Cette période était entrecoupée, trois fois par an, par des cours scolaires d'un mois. Outre les matières comme les sciences sociales, l'allemand et les maths, j'avais également des cours pratiques et manuels. Un apprentissage de deux semaines sur la conduite d'engins et qui nous enseignait l'utilisation d'engins forestiers comme les porteurs faisait également partie de ma formation. Sans oublier, bien sûr, les activités pratiques en forêt comme le soin à apporter aux jeunes plants, les travaux d'abattage et la manipulation d'une débroussailleuse.
On ne devient pas conducteur d'engins forestiers du jour au lendemain. Parmi les candidats et candidates potentielles, on sélectionne les meilleurs(es) dès les phases préliminaires et on les mets à l'épreuve dans le cadre d'entraînements et de tests. Ce n'est qu'après avoir réussi ces épreuves avec succès que l'on a la possibilité de devenir conducteur ou conductrice d'engins forestiers.
Cette journée d'initiation à la sylviculture m'a beaucoup plu et fut pour moi la confirmation que ce métier était le bon pour moi.

Comment peut-on se représenter votre quotidien au travail ?

Mon travail commence habituellement à 7h30 et termine à 16h30. En hiver, nous sommes essentiellement occupés à faire la récolte de bois. Elle implique l'abattage, la mesure des grumes et l'ébranchage. Dans mon équipe, nous nous relayons pour faire ces tâches. Autrefois, cela se faisait encore par équipes mais plus maintenant, sauf chez des propriétaires de forêts privées. En été, nous travaillons avec les débroussailleuses pour nettoyer les surfaces où nous avions planté de jeunes plants pour éviter qu'elles ne soient envahies par la végétation et ne reçoivent plus assez de lumière. L'entretien des jeunes plantations (hauteurs de 2 à 15 m) fait également partie de nos attributions. Nous devons veiller à prendre des mesures en fonction du type d'arbres.

Alors qu'il y a 100 ans, les forestiers subissaient essentiellement une importante sollicitation physique, de nos jours, un facteur essentiel est qu'ils doivent faire preuve d'une grande résistance psychique. Naturellement, la performance physique continue de jouer un rôle important mais celui-ci est quasiment relégué au second plan par les avancées technologiques qui occasionnent des facteurs de stress, notamment le ""just in time"", la pression économique et les méthodes de travail très complexes et cette liste n'est pas exhaustive.

Qu'est-ce qui pour vous en tant que femme, représente les plus grandes difficultés dans votre métier ?

e ne peux pas dire que les difficultés pour moi en tant que femme diffèrent de celles de mes collègues de travail masculins. Nous sommes une équipe dans laquelle tous sont traités de la même manière et où chacun doit faire sa part. Bien entendu, mes collègues de donnent un coup de main lorsqu'il s'agit de soulever quelque chose de lourd. Mais il est clair que personne ne prend des pincettes parce que je suis une femme.
Interview Kerstin Seitz

Évidemment, dans votre domaine professionnel il y a bien plus d'hommes. Est-ce que dans votre quotidien vous devez faire face à des préjugés ou des comportements stéréotypes par rapport aux femmes ?

Dans mon environnement privé il arrive qu'on me regarde bizarrement lorsque je parle de mon métier. Mais je dois dire que les réactions sont toujours positives.

Il y deux ans environ, je me suis découverte une passion pour le carving. J'ai tout appris par moi-même et, depuis, j'ai déjà vendu l'une ou l'autre de mes sculptures.

En raison de la difficulté de ce métier, il est essentiel pour de nombreuses personnes de compenser dans la vie privée pour trouver un équilibre. Avez-vous trouvé cet équilibre ? Et si oui, comment se traduit-il ?

J'adore faire du karting et j'ai déjà participé à la coupe de la Forêt-Noire. Par ailleurs, je passe beaucoup de temps au jardin et je vais aussi dans une salle de sport. Il y deux ans environ, je me suis découverte une passion pour le carving. J'ai tout appris par moi-même et, depuis, j'ai déjà vendu l'une ou l'autre de mes sculptures.
Interview Kerstin Seitz
Pour nous, la forêt est un lieu où l'on peut se ressourcer, elle offre le gîte et le couvert pour une multitude d'animaux et de plantes. Elle est comme on dit ""le poumon vert"" du monde.

Que signifie la forêt pour vous personnellement ?

La signification de la forêt a changé pour moi dans le sens où j'ai toujours aimé m'y promener avant ma formation mais que maintenant, je suis liée à elle par mon travail. Lorsque je m'y promène aujourd'hui, je n'y vois que les endroits où il faudrait encore travailler. Je ne peux donc me promener en toute détente que dans une forêt parfaitement entretenue ou dans des réserves naturelles.

Cette année, le mois de janvier était l'un des plus chauds depuis l'enregistrement des températures en 1881 (en Allemagne). La pluviosité a dépassé de 60% la moyenne des années passées. Le changement climatique qui s'intensifie représente, pour les forêts et la biodiversité, une menace qu'on ne peut plus nier. Les températures qui augmentent, la pluviosité inégalement répartie et des effets climatiques extrêmes représentent également de grands défis pour ceux qui travaillent en forêt. Des sols détrempés rendent impossible la récolte mécanisée alors que l'hiver est la saison principale pour la récolte de bois.

Remarquez-vous les effets du changement climatique dans votre travail quotidien ?

J'en ressens les effets par exemple dans la mortalité des épicéas. Nous plantons de plus en plus de pins Douglas qui sont mieux armés pour faire face aux extrêmes. Nous devons faire très attention à ce que nous plantons et comment nous le plantons. Avec toutes ces pluies et ces tempêtes, il faut surtout veiller à une bonne stabilité. Notre organisme de gestion des forêts nous transmet ses directives env. tous les 10 ans, sous forme de plans basés sur l'actualisation de la cartographie fonctionnelle des forêts, les études sur les sites forestiers et la cartographie du biotope forestier. Ils définissent par exemple avec exactitude quel type de bois doit être abattu à quel moment.

Selon le KWF (Conseil d'administration des travaux forestiers et des techniques forestières), une analyse des accidents des travailleurs forestiers sur l'année 2015 a relevé 666 accidents du travail déclarés. 56% de ces accidents sont arrivés durant la récolte mécanisée du bois. Les causes principales étaient l'arbre en tant que tel (35%) ou les accidents dus à des chutes ou des trébuchages (32%).
Interview Kerstin Seitz

Avez-vous déjà dû faire l'expérience de tels accidents ? Où situezvous les sources de danger les plus importantes durant le travail en forêt ?

Effectivement, j'ai déjà eu des accidents. Durant ma première année de formation je devais par ex. ébrancher un arbre abattu, cependant, la branche d'un arbre voisin s'était coincée sous l'arbre couché et se trouvait donc sous tension. En tant que novice, je pensais tout d'abord qu'il me fallait pouvoir passer à côté de cette branche pour pouvoir poursuivre mon travail et que, par conséquent, je devais la scier, ce que j'ai fait de suite ... pour prendre la branche de plein fouet dans mon visage. Je m'en suis tirée à bon compte avec une fêlure de l'os nasal. La plus grande source de danger durant le travail en forêt, ce ne sont pas les arbres mais la routine qui s'insinue sournoisement et très rapidement.

Selon une récente étude de l'institut de recherche pour le marché du travail et les métiers (en Allemagne), le pourcentage de femmes dans le secteur professionnel ""agriculture, bûcheronnage et paysagisme"" pour 2015 était de 28,9%.
Interview Kerstin Seitz

Quel est le pourcentage de femmes dans votre branche professionnelle ?

Dans le canton de Waldshut-Tiengen, j'étais la toute première femme. Dans mon centre de formation, durant mon année d'apprentissage, nous étions cinq femmes et env. 200 hommes.

La demande pour des professionnels qualifiés dans le secteur forestier est énorme, surtout dans les régions ayant une grande surface sylvicole. Si on fait une recherche d'emploi dans le domaine forestier sur Internet on trouve de nombreuses offres. Il existe également de nombreuses places en formation. Cependant, dans ce métier, les femmes restent une minorité.

Quel est votre regard sur ce sujet ? Comment pourrait-on intéresser plus de femmes aux métiers forestiers ?

J'y réfléchis souvent. Chez nous, il existait à l'époque un cours de tronçonnage exclusivement destiné aux femmes. Je pense qu'il devrait exister plus d'offres de ce genre qui s'adressent directement aux femmes. Je connais beaucoup de femmes qui ont par ex. peur de travailler avec une tronçonneuse alors qu'il faut juste avoir l'envie d'y arriver. Selon mon expérience, je peux confirmer que jusqu'à présent toutes les femmes (qui ont essayé) ont réussi à apprendre à manipuler une tronçonneuse, indépendamment de leur force musculaire ou de leur taille. De nos jours, c'est de plus en plus juste une question de technique.

Votre métier est sans aucun doute l'un des plus exigeants à de nombreux points de vue.

Quelles sont, selon vous, les caractéristiques que quelqu'un doit apporter s'il veut s'engager dans un métier forestier ou devenir conducteur(trice) d'engin forestier ?

Des connaissances préalables et une bonne condition physique sont certainement les bienvenues mais en premier ordre, la question est celle de la motivation. Il faut avoir envie de faire un travail physique et envie de passer beaucoup de temps dehors, dans la nature.

Nous vous remercions pour cette interview très intéressante et la superbe journée de prises de vue à Buoch. Toute l'équipe KOX vous souhaite d'avoir du succès dans votre travail et votre chemin de vie !
Interview Kerstin Seitz
Début de page
Recommander cet article